• Mozilla a annoncé la fermeture de Pocket le 8 juillet 2025
    Pour moi, c’est la fin d’une époque. J’utilise Pocket depuis 2007 (anciennement Read it Later), bien avant son rachat par Mozilla la même année. Ce service d’enregistrement d’articles et de pages web à lire plus tard était devenu un outil incontournable de mon quotidien numérique. Voir Pocket (aussi connu sous le nom GetPocket) s’arrêter m’a obligé à chercher une solution de remplacement. Plutôt que de me tourner vers un énième service propriétaire aux perspectives incertaines, j’ai vu dans cette transition forcée l’occasion d’adopter une approche plus pérenne : opter pour une alternative open source et, si possible, auto-hébergée.

    Trouver une alternative pérenne et ouverte

    Pourquoi ce choix ? D’abord, parce qu’un logiciel open source offre des garanties de long terme qu’un service propriétaire ne donne pas. Le code source ouvert signifie que la communauté peut le consulter, le modifier, l’améliorer, et surtout le maintenir en vie même si l’éditeur d’origine arrête les frais. En d’autres termes, pas de risque de voir le service disparaître du jour au lendemain sur une décision d’entreprise ou un pivot stratégique. La pérennité est souvent meilleure avec l’open source, car le développement communautaire assure des améliorations continues et une soutenabilité à long terme.

    Mon expérience avec Pocket a mis en lumière la fragilité des services commerciaux. Même soutenu par Mozilla, Pocket n’a pas échappé à une fin programmée, preuve que s’appuyer sur une solution propriétaire comporte toujours une part d’incertitude. À l’inverse, de nombreux projets open source continuent d’être utilisés bien après l’arrêt de leur éditeur initial, grâce à des forks ou à la mobilisation d’utilisateurs passionnés. Comme le souligne un ancien utilisateur de Pocket, son premier réflexe a été de chercher une alternative open source « qu’il pourrait réellement posséder, qui ne risquerait pas de disparaître subitement ». C’est exactement l’état d’esprit dans lequel je me trouvais.

    Ensuite, l’idée d’auto-héberger la solution m’a séduit pour renforcer cette durabilité. En auto-hébergement, mes données sont sur mes propres serveurs, sous mon contrôle direct. Premier avantage : l’autonomie totale sur mes données – c’est moi qui décide où elles résident et qui y a accès.

    Si d’aventure le projet open source que j’utilise n’était plus maintenu, je conserverais malgré tout mon application et mes liens enregistrés. Je ne subirais pas la pression d’un fournisseur qui ferme boutique en m’imposant une exportation et une migration dans l’urgence. En somme, un service auto-hébergé ne s’arrête que si je le décide. Comme le confie un journaliste après son passage à une solution auto-hébergée, il est rassurant de savoir que le contenu reste en place et ne disparaîtra pas au gré des décisions d’un tiers. Cette indépendance n’a pas de prix pour qui a déjà vécu la déconvenue d’un service en ligne qui s’évanouit.

    Migration vers Karakeep : une nouvelle page pour mes favoris

    Face à la fermeture de Pocket, j’ai exploré plusieurs alternatives. Des solutions open source existent depuis longtemps, Wallabag par exemple, un outil bien établi de lecture différée qui permet d’importer ses données Pocket et de tout héberger chez soi. Il y a aussi d’autres gestionnaires de favoris libres comme Linkwarden, Shiori, ou Omnivore. Après quelques recherches, mon choix s’est porté sur Karakeep (anciennement appelé Hoarder).

    Pourquoi Karakeep ?

    D’abord parce que Karakeep coche les cases que je juge essentielles : c’est un projet open source sous licence AGPL, pensé pour être self-hosting first (dès la conception, l’auto-hébergement est la priorité), et il dispose d’une communauté active. Ensuite, son éventail de fonctionnalités m’a convaincu : Karakeep est plus qu’un simple « à lire plus tard » minimaliste. On peut bien sûr sauvegarder des liens, mais aussi prendre des notes simples, stocker des images ou PDF, organiser le tout en collections, ajouter des tags, effectuer des recherches en texte intégral, etc. La présence d’extensions navigateur (Chrome, Brave et Firefox) pour enregistrer en un clic depuis le web, ainsi que d’applications mobiles (Android et iOS), assure une expérience multiplateforme proche de celle à laquelle j’étais habitué avec Pocket. Autrement dit, je ne perds pas mes réflexes : voir un article intéressant, cliquer « Enregistrer », et le retrouver plus tard sur mon téléphone ou mon ordinateur pour le lire tranquillement.
    Par ailleurs, Karakeep apporte des innovations bienvenues. L’intégration optionnelle d’une touche d’IA permet, si on le souhaite, d’avoir un auto-tagging intelligent des contenus enregistrés, voire un résumé automatique de chaque article grâce à l’API OpenAI (si on configure une clé API). C’est le genre de fonction qui peut faire gagner du temps lors du tri de gros volumes de lecture. On peut très bien s’en passer (et personnellement, j’aime taguer manuellement mes articles), mais savoir que c’est disponible est un plus appréciable.

    J’ai pu migrer l’ensemble de mes données Pocket vers Karakeep sans encombre. L’export Pocket fourni par Mozilla s’importe assez facilement. J’ai utilisé le fichier .CSV d’export de Pocket pour ne perdre aucun lien. Karakeep propose une interface web moderne et sobre qui rend l’exercice de tri et de lecture confortable. J’y ai retrouvé mes habitudes : mode lecture épuré (sans les pubs ni distractions, similaire à ce que faisait Pocket), affichage des articles sauvegardés avec titres, images et descriptions récupérés automatiquement, et possibilité de marquer comme lu, taguer, archiver, etc. Très vite, j’ai pu me réapproprier mes listes d’articles à lire.

    Avantages et inconvénients de Karakeep

    Comme tout choix technologique, Karakeep n’est pas parfait et comporte son lot d’atouts et de compromis. Voici les principaux points que j’ai relevés après ma migration :

    ✅ Avantages de Karakeep

    • Open source et auto-hébergé : Gage de pérennité et de contrôle. Le code est ouvert, la communauté est présente, et mes données restent chez moi. Pas d’abonnement ni de dépendance à un tiers, ce qui signifie qu’aucune décision externe ne viendra mettre fin au service du jour au lendemain.
    • Fonctionnalités riches : Au-delà de la sauvegarde de pages web pour lecture ultérieure, Karakeep permet la gestion de bookmarks avancée : tags, listes personnalisées, recherche plein texte, prise de notes, sauvegarde d’images et PDF, etc. C’est un outil polyvalent qui combine gestion de favoris et lecture différée.
    • Extensions et applications multiplateformes : Karakeep propose des extensions navigateur (Chrome, Brave, Firefox) pour un enregistrement en un clic, ainsi que des applications mobiles iOS/Android. On conserve ainsi une utilisation fluide sur tous les appareils, équivalente à l’écosystème Pocket
    • Archivage anti-« lien mort » (link rot) : C’est une des fonctionnalités phares à mes yeux. Karakeep peut conserver une copie hors ligne complète de la page web au moment de la sauvegarde (grâce à l’outil Monolith), ainsi qu’une capture d’écran. Cela signifie que même si la page originale disparaît ou change, j’aurai toujours accès au contenu tel qu’il était au moment où je l’ai sauvegardé. Adieu les mauvaises surprises des liens morts ! (J’y reviendrais plus loin)
    • Intégration RSS et automatisation : Karakeep offre la possibilité de lier des flux RSS pour auto-enregistrer les nouveaux articles de certains sites ou blogs qui m’intéressent particulièrement. Cela évite de manquer des contenus et remplit automatiquement la liste de lecture avec vos sources favorites. Il dispose également d’un moteur de règles pour automatiser certaines actions (par exemple, taguer ou classer automatiquement selon le domaine du lien).
    • Transparence et contributions : En cas de bug ou de besoin spécifique, je peux inspecter le fonctionnement de l’application, voire contribuer moi-même au code ou signaler un problème de manière détaillée. Cette transparence et cette maîtrise technique tranchent avec l’opacité d’un service propriétaire où l’on est condamné à attendre un hypothétique correctif du fournisseur

    ⚠️ Inconvénients ou limites de Karakeep

    • Installation et maintenance technique : Karakeep est pensé pour être déployé via Docker. Si l’on n’a pas l’habitude d’administrer un serveur ou un NAS, cela peut représenter un obstacle. L’auto-hébergement demande un minimum de compétences techniques et de temps (mise à jour de l’application, supervision du service, sauvegardes…).
    • Application en développement actif : Le projet est relativement jeune et évolue rapidement. Les développeurs indiquent d’ailleurs que l’application est encore « sous lourd développement » à ce stade. Cela implique la possibilité de rencontrer quelques bugs ou changements fréquents. En contrepartie, le rythme de développement soutenu est signe d’améliorations régulières.
    • Pas encore de lecture hors-ligne complète sur mobile : Contrairement à Pocket qui permettait de télécharger les articles pour les lire hors connexion, Karakeep ne propose pas encore cette fonction sur ses applications mobiles. C’est sur la feuille de route des développeurs, mais à l’heure actuelle il faut une connexion internet pour charger le contenu lors de la lecture sur smartphone. Si vous aviez l’habitude de lire vos articles en mode avion, c’est un point à considérer.
    • Moins de recommandations de contenu : Pocket offrait une section « Découvrir » avec des recommandations d’articles populaires. Karakeep, lui, se concentre sur vos contenus sauvegardés et n’a pas (pour l’instant) de fonctionnalités de suggestion d’articles externes. Personnellement, cela ne me manque pas – j’appréciais Pocket pour l’archivage, pas pour l’aspect curation – mais c’est à noter pour ceux qui aimaient cette dimension de découverte.

    En balance, ces inconvénients ne diminuent pas mon enthousiasme pour Karakeep. L’essentiel est que mes données sont en sécurité, sous mon contrôle, et que les fonctionnalités clés dont j’ai besoin sont là. De plus, plusieurs points limitants (comme la lecture hors ligne) sont déjà prévus dans les évolutions à venir, ce qui est bon signe quant à l’écoute de la communauté de la part des développeurs.

    Enfin si besoin, un espace de démo est disponible pour explorer les fonctionnalités de Karakeep.

    Internet n’oublie jamais… vraiment ?

    En migrant mes centaines de liens de Pocket vers Karakeep, j’ai entrepris un grand nettoyage de ma liste de lectures en retard. L’exercice s’est révélé instructif. Bien sûr, j’ai retrouvé des articles que j’avais sauvegardés des années plus tôt et qui, entre temps, avaient perdu de leur intérêt ou de leur actualité – ce n’est pas une surprise. En revanche, ce qui m’a frappé, c’est le nombre de liens morts (erreurs 404) que j’ai trouvé en parcourant mes archives. Des pages entières avaient tout simplement disparu du web, parfois moins de cinq ans après leur enregistrement.

    On entend souvent dire qu’« Internet n’oublie jamais ». Toute notre activité en ligne laisserait une trace indélébile, nous rappelant d’être prudents avec ce que l’on poste sur les réseaux sociaux. Or, mon expérience prouve que Internet oublie beaucoup plus qu’on ne le pense – du moins en ce qui concerne le contenu. D’ailleurs, une étude du Pew Research Center relevait que 23 % des pages de sites d’information contiennent un lien mort, renvoyant vers une page introuvable (erreur 404). Les spécialistes parlent même d’un risque d’« âge sombre numérique » où, à force de voir disparaître des contenus non préservés, les générations futures pourraient perdre l’accès à une partie du savoir de notre époque. En clair, le Web est éphémère : les sites ferment, les articles sont supprimés ou déplacés, les technologies évoluent et rendent inaccessibles d’anciens formats…

    Cette prise de conscience m’a conforté dans mon choix d’une solution qui intègre l’archivage du contenu. En effet, avec Karakeep, chaque lien sauvegardé peut être conservé localement. Si je tiens absolument à un article, je peux m’assurer d’en garder une copie (texte et mise en forme) dans ma base de données. Ainsi, même si le site source tombe dans l’oubli du net, ma bibliothèque personnelle, elle, n’oubliera pas.

    Conclusion : une transition sous le signe de la souveraineté numérique

    La fermeture de Pocket m’aura finalement permis de reprendre le contrôle sur un pan de ma vie numérique. En optant pour une alternative open source auto-hébergée, j’ai non seulement trouvé une nouvelle maison pour mes articles à lire plus tard, mais j’ai aussi gagné en sérénité. Mes données de lecture sont désormais à l’abri des aléas des politiques d’entreprise et de l’obsolescence programmée des services en ligne. Karakeep répond à mes besoins tout en s’inscrivant dans une démarche de long terme, axée sur la durabilité des outils et la souveraineté sur mes données.

    Bien sûr, tout le monde n’a pas la possibilité ou l’envie d’auto-héberger ses applications. Pour certains, des alternatives hébergées comme Instapaper, Raindrop.io ou d’autres pourront faire l’affaire suite à la fin de Pocket. Mais si, comme moi, vous voyez la valeur d’une solution que vous maîtrisez de bout en bout, l’investissement en vaut la peine.

    En attendant, je continue d’explorer Karakeep au quotidien, et je découvre à nouveau le plaisir de prendre le temps de lire. Étrangement, le fait d’avoir migré vers un outil plus « personnel » m’a incité à mieux organiser et apprécier mes lectures, au lieu d’accumuler les liens sans jamais y revenir. C’est peut-être le début d’une utilisation plus consciente et durable de mon “pense-bête” numérique. Et pour cela, le changement forcé de Pocket vers Karakeep aura eu du bon.

  • Depuis plusieurs années, je mène une réflexion approfondie sur la souveraineté numérique et j’expérimente différentes solutions pour reprendre le contrôle de mes données en ligne. Cet article inaugure une série de billets où je partagerai mes expériences et réflexions sur ce sujet. Pour commencer, je vais raconter comment j’ai pris conscience de la nécessité d’une autonomie numérique à travers mon usage du courriel – le tout premier service en ligne qui m’a fait ouvrir les yeux. Spoiler : j’ai fait un long chemin, de Gmail vers des alternatives plus respectueuses de ma vie privée, et ce n’est que le début. D’autres articles suivront pour explorer d’autres pans de notre vie numérique.

    Mes interrogations face aux services gratuits

    Comme beaucoup, j’ai longtemps utilisé les services gratuits de Google : Gmail, Google Calendar, Google Maps … tant ils étaient pratiques et bien conçus. Cependant, plus le temps passait, plus j’ai commencé à m’interroger : comment une suite de services aussi performants pouvait-elle être entièrement gratuite ? Plusieurs questions me trottaient dans la tête :

    • Si ces services sont gratuits, que gagne Google et comment se rémunère-t-il ?
    • Pourquoi y a-t-il autant d’intrusions dans ma vie privée ? Par exemple, le croisement automatique de mes e-mails Gmail avec mon agenda Google Calendar, ou mes déplacements via Google Maps.
    • Que fait Google de toutes ces données personnelles qu’il collecte sur moi et des millions d’utilisateurs ?
    • Quel pouvoir un État comme les États-Unis peut-il exercer via l’accès à autant de données concernant les populations du monde entier ?
    • Mis à part la recherche en ligne (Google Search) ou la bureautique en ligne (Google Drive/Docs), pourquoi n’existe-t-il pas, en France, de services équivalents aux produits Google ? Nos interfaces de courriel, de calendrier ou de navigation GPS pourraient être tout aussi simples et efficaces, alors comment expliquer ce retard français dans les services numériques grand public ?

    Ces interrogations n’étaient ni de la paranoïa ni du complotisme, mais de l’inquiétude grandissante face à un modèle opaque. Je refuse l’argument simpliste du « Si je n’ai rien à cacher, alors peu importe ». Au contraire, je déteste cette façon de penser que je trouve très réductrice intellectuellement. D’ailleurs, je ne m’étendrai pas ici sur le fameux « je n’ai rien à cacher », car de nombreux auteurs ont déjà brillamment expliqué en quoi cet argument est fallacieux. Pour les curieux, je vous invite à explorer le site jenairienacacher.fr, qui compile des ressources expliquant pourquoi nous avons tous des choses à protéger, même si nous pensons n’avoir “rien à cacher”.

    Face à ces doutes, j’ai pris une décision mûrement réfléchie il y a quelques années : quitter Gmail et reprendre en main mon service de courriel. Cela n’a pas été un processus instantané, mais plutôt une transition en plusieurs étapes que je détaille ci-dessous.

    Première étape : payer pour un courriel de confiance

    La première étape de mon parcours vers un courriel souverain a été d’accepter de payer pour un service de messagerie électronique indépendant. J’ai porté mon choix sur Fastmail, une solution payante d’origine australienne (à l’époque sous juridiction américaine, puis redevenue australienne) offrant un service de courriel robuste. Certes, l’interface de Fastmail était un peu austère comparée à Gmail, mais les fonctionnalités proposées remplissaient parfaitement mon objectif : sortir de l’écosystème Google tout en continuant à profiter d’une messagerie performante. J’ai ainsi appris qu’il fallait parfois assumer de payer pour un service en ligne afin de devenir réellement le client (et plus le produit). Cette dépense modérée m’a surtout apporté une tranquillité d’esprit : je n’avais plus à m’inquiéter quotidiennement de ce que Google faisait de mes données personnelles ni des dérives potentielles à long terme de cette exploitation.

    Néanmoins, après quelque temps, deux points me chiffonnaient encore :

    D’une part, Fastmail restait un service étranger (hors de France), ce qui posait une question de juridiction et d’indépendance vis-à-vis des lois américaines ou australiennes. D’autre part, le passage de Gmail à Fastmail m’obligeait à communiquer ma nouvelle adresse à mes contacts et à transférer progressivement mes échanges. Je n’avais pas envie de claironner à tout le monde que j’avais “changé d’adresse mail” ni de révéler par la même occasion quel prestataire j’utilisais. Sans compter que certains correspondants continueraient inévitablement d’écrire sur mon ancienne adresse Gmail… Bref, quelque chose manquait pour que je sois totalement satisfait de cette migration.

    Mon nom de domaine : liberté et pérennité de mon adresse

    La solution à ce dernier problème a été de franchir une étape supplémentaire : acheter mon propre nom de domaine et l’utiliser pour mon adresse de courriel. J’ai choisi un nom de domaine afin de dissocier mon adresse email du fournisseur de messagerie sous-jacent. Concrètement, cela signifie que je pouvais continuer à utiliser Fastmail en tant que service, mais que mon adresse devenait du type “mon.nom@mon-domaine.fr” au lieu de révéler un @fastmail.com.

    Les avantages ont été immédiats : mes interlocuteurs ne voyaient plus quel service se cachait derrière mon adresse, et je n’aurai, plus besoin d’annoncer un énième changement d’adresse à l’avenir. Si un jour je décidais de quitter Fastmail pour un autre prestataire, je pourrais le faire en toute transparence pour mes contacts – l’adresse resterait la même, il me suffirait de rediriger mon nom de domaine vers le nouveau service. Cette stratégie m’a donné un vrai sentiment de liberté et de pérennité. J’ai utilisé Fastmail de cette manière pendant plusieurs années, en payant mon abonnement annuel, et je me sentais déjà beaucoup plus souverain que du temps où toutes mes données de courriel étaient captives de Gmail.

    Courriel du fournisseur d’accès à internet et serveur maison : les fausses bonnes idées

    Parallèlement à Fastmail, j’ai voulu explorer toutes les pistes pour maximiser mon indépendance. J’ai par exemple testé la messagerie fournie par mon fournisseur d’accès Internet (FAI) – en l’occurrence l’adresse @free.fr proposée gratuitement aux abonnés Free. Très vite, j’ai vu les limites de cette solution. D’une part, je n’avais toujours pas envie que mes contacts sachent quel était mon FAI (toujours pour des raisons de vie privée basique). D’autre part, dépendre d’un opérateur pour son adresse email pose trop de questions : Et si Free arrêtait ce service un jour ? Et un jour il ne le réservait qu’à ses abonnés actifs ? Si demain je change de FAI, que deviendra mon adresse @free.fr et toutes mes archives de messages ? Ces scénarios ne se sont pas (encore) réalisés, mais le simple fait qu’ils soient possibles m’a convaincu de ne pas lier mon courriel à mon fournisseur d’accès à internet. Mon adresse email doit rester valable quelle que soit l’entreprise chez qui je suis abonné, un point c’est tout.

    Ensuite, en quête de 100 % d’autonomie, j’ai tenté l’aventure de l’auto-hébergement : installer mon propre serveur de courriel chez moi. Je partais de zéro, sans connaissances particulières en administration système, mais je me suis dit que ça valait la peine d’essayer pour devenir entièrement maître de mes courriels. Honnêtement, je suis tombé de (très) haut. J’ai découvert un univers extrêmement complexe, où il faut maîtriser à la fois Linux, les protocoles SMTP/IMAP, la configuration DNS, la sécurité : pare-feu, chiffrement, certificats, lutter en permanence contre le spam, sans parler de la maintenance d’un tel serveur : prix de l’électricité, gestion du stockage et des sauvegardes, mises à jour et penser aux coupures de courant ou d’internet. Un vrai métier ! J’ai vite compris que maintenir une solution fiable est un travail à plein temps (ce dont je ne doutais pas vraiment, mais l’expérimenter soi-même est édifiant). Mon essai d’auto-hébergement a été un échec total, ce qui m’a refroidi pendant un moment. Il existe aujourd’hui des solutions un peu plus accessibles qu’il y a 20 ans pour héberger son courriel (des packages clé en main, des conteneurs Docker, etc.), mais cela reste encore trop compliqué pour moi et probablement pour la majorité des internautes non spécialistes. Je ne suis pas fermé à l’idée que l’auto-hébergement puisse devenir plus simple à l’avenir, et je reste à l’écoute si quelqu’un parvient à démocratiser cette pratique. Mais à ce stade de mon parcours, j’ai compris que je devais trouver un compromis entre souveraineté et simplicité d’usage.
    Cela étant dit, il me reste encore deux pistes que je n’ai pas totalement explorées, et sur lesquelles je suis preneur de retours d’expérience ou de conseils concrets :
    La première serait de prendre un hébergement chez OVH (ou un équivalent français), et d’utiliser leur service de courriel. Sur le papier, cela pourrait me permettre d’héberger mes courriels en France, sur des infrastructures maintenues par des professionnels, tout en gardant mon propre nom de domaine. Mais pour que cette solution me convienne pleinement, il faudrait que je puisse l’associer à une interface utilisateur moderne, simple et aussi fluide que celle de ProtonMail. Les fonctionnalités doivent être au rendez-vous : gestion des dossiers, alias, filtres, calendrier intégré, accès mobile…
    La seconde piste serait d’utiliser la solution d’email intégrée à mon NAS. Ces solutions permettent souvent d’auto-héberger des services, y compris de la messagerie. Mais là encore, je n’ai pas pris le temps d’aller au bout de cette option, car je redoute les mêmes limitations ergonomiques que sur d’autres outils open source. Une fois de plus, je pose la condition suivante : interface claire, fonctionnalités complètes, et expérience fluide. Si ces critères sont remplis, je suis totalement prêt à m’y pencher plus sérieusement. Si vous avez des conseils, des outils à recommander, ou vous avez vous-même mis en place une telle solution, je suis tout ouïe.

    ProtonMail : un nouveau départ (en attendant un équivalent français)

    C’est à peu près à ce moment-là qu’est arrivé ProtonMail sur mon radar. Pour ceux qui ne connaissent pas, ProtonMail est un service de messagerie sécurisé basé en Suisse, lancé en 2014 après les révélations d’Edward Snowden sur la surveillance de masse. Son concept : fournir un courriel chiffré de bout en bout et respectueux de la vie privée, avec des serveurs localisés hors des juridictions américaine et européenne. Autant dire que ProtonMail s’inscrivait parfaitement dans cette quête de souveraineté numérique.

    Évidemment, tout n’a pas été simple au début. J’étais un peu déçu que la solution ne soit pas française mais suisse, patriotisme oblige : pourquoi n’arrivons-nous pas, en France, à créer ce genre de services innovants ? De plus, ProtonMail dans ses premières années faisait pâle figure à côté de Gmail en termes de fonctionnalités et d’ergonomie. J’ai donc testé ProtonMail progressivement, sans pouvoir/vouloir basculer immédiatement toutes mes habitudes dessus. La transition s’est étalée sur plusieurs années durant lesquelles ProtonMail a beaucoup évolué. Aujourd’hui, je peux dire que ProtonMail a comblé son retard fonctionnel sur Gmail : on y trouve désormais un webmail complet, un calendrier, un gestionnaire de contacts, des filtres, des alias, et même des applications mobiles. L’austérité de l’interface reste, il est vrai, un point sur lequel ProtonMail peut encore progresser, en effet, tout n’est pas aussi intuitif que sur Gmail, il faut parfois chercher certaines options. Mais globalement, l’expérience utilisateur s’est nettement améliorée et je m’y suis habitué. Surtout, je savoure le fait d’utiliser une messagerie financée par ses utilisateurs et focalisée sur la confidentialité, plutôt qu’un service financé par la publicité et l’exploitation des données personnelles.

    Pour autant, suis-je pleinement satisfait ? Pas encore. Mon esprit de testeur infatigable continue de guetter la perle rare : l’équivalent de ProtonMail en français. Autrement dit, le jour où un acteur français proposera une messagerie sécurisée, ergonomique et aussi aboutie que ProtonMail (voire meilleure), je serai le premier à l’essayer… et probablement le premier à migrer dessus sans hésitation. J’ai bien entendu expérimenté quelques services français comme Mailo (anciennement NetCourrier), qui se présente comme un webmail “made in France”. Hélas, l’interface et l’expérience utilisateur de Mailo m’ont rappelé les heures les plus sombres de Caramail – c’est-à-dire la fin des années 90 😅. J’exagère un peu pour la forme, mais disons que j’ai trouvé cette solution mal pensée en termes d’ergonomie, peu intuitive, et globalement en décalage avec les standards modernes du Web. Pour l’instant, ProtonMail reste donc mon choix par défaut, car il correspond le mieux à ma vision d’un webmail à la fois universel et respectueux de l’utilisateur. Mais je le répète : je reste ouvert au changement. Si demain une alternative française voit le jour avec des qualités équivalentes, je n’aurai aucun scrupule ni aucune fatigue à changer encore une fois de crèmerie pour la cause de la souveraineté numérique.

    Open source : le défi de la simplicité et de l’ergonomie

    Avant de conclure, je souhaite adresser un message à la communauté du logiciel libre et open source, car elle joue un rôle crucial dans la souveraineté numérique. J’ai énormément de respect pour le monde open source : c’est grâce à lui que des alternatives indépendantes existent, souvent gratuites et portées par des valeurs nobles. Cependant, il faut bien reconnaître un défaut historique qui freine l’adoption de masse des solutions libres : la simplicité d’utilisation et l’ergonomie. Trop souvent, les logiciels libres semblent conçus par des développeurs, pour des développeurs, avec une interface utilisateur minimaliste ou déroutante pour le grand public. L’absence de « polish » dans le design est régulièrement pointée du doigt : beaucoup de projets open source n’accordent pas assez d’importance à l’interface utilisateur, se contentant d’un résultat “suffisamment bon” du point de vue des concepteurs. On se dit que l’utilisateur lambda “n’a qu’à lire la documentation” ou s’adapter à l’outil, ce qui reflète une approche parfois un peu butée.

    Soyons justes : ces dernières années, des progrès notables ont été faits. De plus en plus de projets libres soignent leur apparence et cherchent à être facile à utiliser. Mais le compte n’y est pas encore. Il reste un décalage culturel entre la vision développeur (qui tolère volontiers le Terminal, les configurations manuelles, les interfaces utilisateurs spartiates) et les attentes de Monsieur et Madame Tout-le-Monde (qui veulent des interfaces claires, intuitives, “qui marchent tout de suite”). Je pense qu’une véritable prise de conscience est nécessaire dans la communauté. Ce n’est pas un jugement définitif ni une critique gratuite – c’est au contraire une remarque constructive. Si l’open source veut convaincre un public plus large et favoriser une adoption massive (y compris auprès des utilisateurs novices), il doit investir dans l’expérience utilisateur. Cela signifie impliquer des designers centrés sur l’interface et l’expérience utilisateur, travailler l’ergonomie, simplifier l’installation et l’administration des applications libres. En un mot, rendre le libre sexy et accessible sans compromettre ses valeurs.

    Je suis persuadé qu’un tel effort est possible. Pour vous donner un exemple concret, j’ai eu l’occasion il y a quelques années de tester différentes versions de Mac OS X Server (la solution serveur autrefois proposée par Apple). C’était un modèle de simplicité : une interface unifiée, graphique, permettant de gérer facilement des services web, mail, calendriers, etc. Or, Apple a abandonné OS X Server en 2022, laissant un vide pour les PME, associations et particuliers qui cherchent une plateforme serveur simple à déployer. La communauté open source a une carte à jouer ici : pourquoi ne pas créer le concurrent libre d’Apple Server, avec une belle interface, qui permettrait à n’importe qui (ou presque) d’auto-héberger ses services sans être expert ? Cela demanderait de fédérer développeurs et ergonomes, d’assumer que l’interface compte autant que le moteur logiciel. J’aimerais vraiment voir émerger ce genre de projet, car il y a un vrai public en attente. Et cela contribuerait fortement à la souveraineté numérique de chacun, en rendant l’auto-hébergement et les outils libres enfin accessibles au grand public.

    Je tiens quand même à évoquer une solution que j’ai testée et que je trouve porteuse d’espoir dans le monde open source : YunoHost. Cette distribution française vise justement à faciliter l’auto-hébergement, avec une interface web simplifiée, des applications préconfigurées, et une réelle volonté de démocratiser ces technologies. L’approche est excellente, et l’intention est noble. Mais malgré cela, je dois être honnête : on est encore loin de l’expérience proposée autrefois par OS X Server. Je ne dis pas que c’est impossible à améliorer, au contraire – je suis persuadé que YunoHost peut devenir une vraie alternative si elle continue son développement. Il n’est d’ailleurs pas exclu que je prenne le temps de tester cette distribution plus en profondeur, sur une période plus longue, pour voir si elle mérite ou non une deuxième chance. Je reste curieux, ouvert et toujours à la recherche de solutions qui combinent liberté, sécurité et simplicité.

    En conclusion

    Mon parcours vers un courriel indépendant m’a appris qu’atteindre une souveraineté numérique est un cheminement graduel, fait d’essais et d’erreurs, de compromis entre idéal et réalité. Je ne regrette absolument pas d’avoir quitté Gmail et les géants du Web : aujourd’hui, mon adresse m’appartient, mes emails ne servent plus de carburant publicitaire, et je sais pourquoi je paye mon service de messagerie. Bien sûr, tout n’est pas encore parfait : il reste des défis, notamment celui de voir émerger des champions français des services en ligne éthiques, et celui d’améliorer l’interface utilisateur des solutions libres. Mais chaque pas compte. Je partagerai bientôt d’autres volets de cette réflexion, car le courriel n’était que la première étape de ma quête de liberté numérique. D’ici là, j’espère que ce témoignage vous aura parlé. Et vous, où en êtes-vous de votre souveraineté numérique ? N’hésitez pas à partager vos expériences, idées ou conseils – ensemble, nous pourrons progresser vers un numérique plus libre, respectueux et à visage humain.

    A noter

    Pour finir, je tiens à dire avec toute l’humilité nécessaire que je n’ai pas la prétention d’avoir tout vu ni tout compris. Il est probable que j’aie commis des erreurs d’appréciation dans cet article, que j’aie oublié de mentionner certains acteurs du web français ou européen qui proposent déjà ce que je recherche, ou que je me trompe sur certains points techniques ou stratégiques. Et c’est très bien ainsi. Car ce site n’a pas pour but de délivrer des vérités définitives, mais au contraire de provoquer le débat, d’échanger des idées, et surtout de continuer à apprendre.
    Mon regard est celui d’un utilisateur exigeant, passionné, qui cherche à comprendre et à s’émanciper. Si vous avez des suggestions, des critiques constructives, des solutions à partager, je suis à votre écoute.

  • Je tiens à garder l’anonymat dans ce partage d’expériences, car je crois fermement que la protection de l’identité personnelle est un pilier fondamental de la souveraineté numérique. Dans un monde où les données personnelles sont constamment collectées, analysées et souvent exploitées, choisir de ne pas divulguer mon identité est un acte délibéré pour protéger ma vie privée. Cela me permet également de me concentrer sur le message plutôt que sur la personne, évitant ainsi tout biais ou jugement personnel qui pourrait détourner l’attention des véritables enjeux de la souveraineté numérique.

    La souveraineté numérique est un combat de tous les jours, un processus continu qui nécessite des ajustements constants et une vigilance de tous les instants. En partageant mon expérience de manière anonyme, je souhaite encourager chacun à réfléchir sur ses propres pratiques et à prendre conscience des défis et des sacrifices nécessaires pour atteindre une véritable autonomie numérique.

    Mon parcours vers la souveraineté numérique a été engagé il y a plus d’une décennie et reste un travail toujours en cours, avec des succès et des échecs. Chaque étape m’a appris quelque chose de nouveau et m’a rapproché de mon objectif : reprendre le contrôle de mes données et de mes outils. Je vous encourage à explorer ces alternatives et à partager vos propres expériences. Ensemble, nous pouvons construire un avenir numérique plus souverain et plus respectueux de nos libertés.

    📨 La Messagerie Électronique

    J’ai commencé avec Gmail, attiré par son espace de stockage généreux et sa simplicité d’utilisation. Cependant, j’ai rapidement réalisé l’importance de protéger ma vie privée. J’ai donc migré vers ProtonMail, d’abord en version gratuite, puis en version payante. Cela fait maintenant plus de six ans que j’utilise ce service, et je suis très satisfait de cette transition. ProtonMail offre une sécurité renforcée et une confidentialité accrue, ce qui est essentiel pour protéger mes communications.

    📅 L’Agenda

    Pour mon agenda, j’ai longtemps utilisé celui de Google. Mais depuis un peu moins d’un an, j’ai adopté l’agenda de Proton. Au début, j’ai rencontré quelques obstacles et un manque de fonctionnalités, mais Proton a rapidement corrigé ces problèmes. Aujourd’hui, je suis très content de cette alternative. L’agenda de Proton offre une interface intuitive et des fonctionnalités comparables à celles de Google, tout en respectant ma vie privée.

    📁 Le Stockage et la Productivité

    Je continue d’utiliser Google Drive, Google Docs et Google Sheets, car leur offre est encore la plus intéressante du marché. J’ai essayé des alternatives comme CryptPad, OnlyOffice et la suite bureautique de Proton, mais aucune ne m’a encore convaincu. Je surveille de près le projet français Sync-in, qui semble prometteur. Cependant, je reste conscient que la dépendance aux services de Google est un compromis que je fais en attendant de trouver une alternative viable.

    ⭐️ La Gestion des Favoris

    J’utilisais auparavant Pocket, mais depuis que j’ai installé mon propre serveur à la maison, j’ai migré vers Karakeep. Cela me permet de gérer mes favoris de manière autonome et sécurisée. Karakeep offre une solution locale, auto-hébergée, qui me permet reprendre le contrôle sur mes données.

    🔑 Les Services Locaux

    J’utilise plusieurs services en local pour maximiser ma souveraineté numérique :

    • Adguard Home : Pour bloquer les publicités via la fonction DNS. Cela me permet de naviguer sur le web sans être constamment bombardé de publicités intrusives.
    • DNS de la FDN : Pour une navigation plus sécurisée et respectueuse de la vie privée. Les DNS de la FDN sont une alternative française qui respecte la confidentialité des utilisateurs.
    • FreshRSS : Pour consulter l’actualité via les flux RSS. FreshRSS me permet de suivre mes sites préférés sans dépendre des algorithmes des réseaux sociaux.
    • Pingvin Share : Pour le partage de fichiers, remplaçant le service français Smash. Pingvin Share me permet de partager des fichiers de manière sécurisée et autonome, sans dépendre de services tiers.
    • Metube : Pour télécharger des vidéos depuis YouTube. Metube me permet de télécharger des vidéos pour une consultation hors ligne.
    • Morphos : Pour convertir des fichiers dans différents formats, j’utilise Morphos, un outil local qui évite d’envoyer mes données à des services en ligne. Ainsi, je n’ai pas à m’inquiéter de la manière dont mes données sont stockées et utilisées.
    • Stirling PDF : Pour l’édition et la modification de mes fichiers PDF. Stirling PDF est une solution qui me permet de manipuler mes fichiers PDF sans dépendre de services en ligne.
    • Snapdrop : Pour éviter d’utiliser Airdrop d’Apple et assurer une compatibilité maximale avec tous les systèmes d’exploitation. Snapdrop me permet de transférer des fichiers entre mes appareils de manière sécurisée et sans dépendre du système d’exploitation.
    • LibreTranslate : Pour la traduction, remplaçant Google Trad et Deepl. LibreTranslate est une solution open source qui respecte ma vie privée et me permet de traduire des textes sans envoyer mes données à des services tiers.

    🗺️ La Cartographie et la Recherche

    Apple Plans plutôt que Google Maps. J’ai essayé OrganicMaps, mais cela ne correspondait pas à un usage quotidien fiable. Pour la recherche, j’utilise principalement Brave Search (70%), Google Search (25%) et Yandex (5%). J’essaie également d’utiliser Whoogle Search, mais ce n’est pas encore un réflexe. Brave Search est une alternative respectueuse de la vie privée qui s’améliore constamment, ce qui me permet de réduire ma dépendance à Google.

    📷 Les Photos

    Je n’ai pas encore trouvé de solution aussi pratique que Google Photos. J’ai testé des solutions comme Immich ou Photoprism, mais rien ne m’a encore convaincu. De plus, mes proches ont du mal à changer leurs habitudes, ce qui rend la transition difficile. La gestion des photos est un domaine où il est particulièrement difficile de trouver une alternative viable, car les solutions existantes ne sont pas toujours aussi intuitives et pratiques que Google Photos.

    👥 Les Réseaux Sociaux

    J’ai des comptes sur différentes plateformes, mais je n’utilise plus Facebook et me concentre sur X (anciennement Twitter). J’ai également essayé Bluesky et Mastodon, mais je me suis senti isolé. J’utilise Buffer pour la programmation et l’optimisation de mes publications, mais je n’ai pas encore trouvé d’alternative. Les réseaux sociaux sont un domaine où il est particulièrement difficile de trouver des alternatives viables, car les plateformes dominantes ont une forte emprise sur les utilisateurs.

    🧭 Le Navigateur

    J’utilise Brave et Firefox, ayant réussi à me débarrasser de Google Chrome. Je suis conscient que Brave utilise le moteur de navigateur open source Chromium, mais c’est déjà un pas en avant. Brave et Firefox sont des navigateurs respectueux de la vie privée qui offrent une alternative sérieuse à Google Chrome.

    🧠 L’Intelligence Artificielle

    Au maximum Mistral ainsi qu’une session en local via Ollama. J’utilise aussi Grok et ChatGPT, mais j’ai des doutes sur l’utilisation de mes données personnelles. J’utilise également le service de Proton « Lumo » qui utilise le modèle de Mistral. L’intelligence artificielle est un domaine en pleine expansion, et il est crucial de choisir des solutions qui respectent la vie privée et la souveraineté numérique.

    📱 La Messagerie Privée

    Pour la messagerie privée, j’utilise Telegram et très peu WhatsApp. J’ai testé des solutions françaises comme Treebal et Olvid, mais elles n’étaient pas adaptées à mes besoins quotidiens. La messagerie privée est un domaine où il est particulièrement difficile de trouver des alternatives viables, car les solutions dominantes comme WhatsApp ont une forte emprise sur les utilisateurs.

    🔮 Le Futur

    Dans un futur proche, j’aimerais passer sur un serveur YunoHost (basé sur Debian). C’est une solution open source qui permet d’héberger ses propres services de manière autonome et sécurisée, ce qui est essentiel pour atteindre une véritable souveraineté numérique. Pour ce site, j’ai fait un test avec Spip, mais ce n’était pas simple et pas aussi pratique que WordPress. J’ai donc décidé de passer sous WordPress, même si j’aimerais bien pouvoir trouver une solution fiable et française.

    Je n’ai activé aucun service de Google et j’utilise Matomo pour la mesure d’audience : alternative open source à Google Analytics qui respecte la vie privée des utilisateurs, ce qui est essentiel pour protéger les données de mes visiteurs.

    Le site et le domaine sont gérés via OVH.

    Conclusion

    Mon parcours vers la souveraineté numérique est un travail en cours, avec des succès et des échecs. Chaque étape m’a appris quelque chose de nouveau et m’a rapproché de mon objectif : reprendre le contrôle de mes données et de mes outils.

    Je vous encourage à explorer ces alternatives et à partager vos propres expériences.

    Ensemble, nous pouvons construire un avenir numérique plus souverain et plus respectueux de nos libertés.

    Merci de m’avoir lu, et n’hésitez pas à me faire part de vos propres expériences et réflexions sur la souveraineté numérique.